Solam

Heureusement, les hôpitaux ressemblent de moins en moins à des hôpitaux.

L’ambiance des hôpitaux est vraiment difficile. Jamais je n’aurai pu faire un métier dans ce milieu, jamais. Rien qu’à l’idée d’y aller, je me sens mal. Et quand j’y suis, j’essaye de ne pas trop y penser mais c’est dur… L’atmosphère est pesante, l’odeur est bien particulière, on y voit partout des mots (qui indiquent des endroits) qui font peur… mais surtout, des gens de toute sorte… Quand on les regarde, on y voit tellement de chose. Bien sur, il y a de l’amour, de la haine, de l’anxiété, de la compassion, du désespoir mais souvent beaucoup d’espoir...mais ce qui est, je trouve, incroyable, c’est de se dire que chacun à son histoire, généralement bien personnelle et très différente ; cependant quelque chose de commun nous réunit tous ici.

Devant un hôpital, dans les couloirs, on y voit des choses bien durs. Des gens se balader avec leur transfusion, parfois trop faible pour marcher, d’autres en larmes...il y a aussi ceux qui essaient de rassurer en expliquant pourquoi leur ami/parent va bien alors qu’ils ne connaissent rien à la médecine, mais ça ne les empêchent pas d’émettre de nombreuses théories… Il y a cette personne complètement affolé qui cherche un accidenté de la route qui vient juste d’arriver mais qui n’est pas encore dans les fichiers… Il y a ce couple de vieux, assis tendrement dans un coin qui n’ont rien à se dire mais ils sont là, comme toujours, l’un pour l’autre alors que dans quelques heures, ils vont devoir se séparer pour que l’un d’eux restent dans sa chambre bien froide et que l’autre rentre dans leur maison pour attendre de revenir le lendemain et refaire la même chose… Il y a toute cette famille qui s’est déplacée pour aller voir quelqu’un, lui montrer qu’on prend tous le temps de venir le voir et qu’on pense à lui. C’est aussi un lieu de rassemblement même si ça peut être décevant de se dire qu’on doit aller là-bas pour se retrouver…

C’est paradoxale finalement car c’est un lieu où l’on souffre mais également où l’on retrouve la vie grâce aux autres.

Savoir qu’un proche y est pendant qu’on est confortablement chez soi, je ne le supporte pas. Heureusement, le temps passe et ça ne dure pas. Heureusement que ces lieux existent et que certaines personnes enfilent chaque jour la blouse blanche. Heureusement, le corps humain se soigne de mieux en mieux.

Et heureusement, les hôpitaux ressemblent de moins en moins à des hôpitaux.